Madouba , ou la peinture à bras le cœur 7 avril 2015, 15:08
Si l'on veut bien rentrer dans la toile, sans frapper à la porte de son auteur pour lui demander son avis, on a l'impression que chaque bruit du monde retient son attention. Madouba, tout animiste soit-il, parce qu'en Afrique cette complicité avec les éléments fait partie de son ADN, interpelle les outrageants de sa planète.
Lui qui prône amour, harmonie, partage et conception poétique de l'existence, s'en fait ses crédos indispensables à l' épanouissement.
L'art, depuis qu'il a quitté l'enseignement en 2012, lui sert de mode d'expression engagé sur le chemin de l'équilibre.
Il se rappelle tout simplement que tout petit déjà, grâce à son père, il balbutiait avec des crayons de couleurs pour laisser le geste extérioriser ce qu'il avait empiler comme commentaires de sa prime conscience de l'Autre.
Il suivit des cours d’arts plastiques au collège et compléta, de 2006 à 2008, sa formation pendant les différents workshops pratiqués avec des artistes internationaux dans l'enceinte de l'espace Sobo Badè, à Toubab Dialaw. Depuis lors, il déchiffre les différentes forces qui traversent l'univers en général et agitent le Sénégal en particulier.
A 38 ans, sa connaissance esthétique est large. Tout comme un instrument de musique, un pinceau est à ses yeux un sésame efficace pour s'épargner le divan d'un psychanalyste. C'est sans doute là la grande force des Africains, ces grands communicants de l'intimité
invisible et impalpable.
A bien y regarder, le style de Madouba est, en grande partie, marqué par le caractère symbolique et imaginaire de ses remarques qui affichent une belle modernité. L'émergence de sa peinture est d'un heureux effet. Son mouvement esthétique navigue entre des motifs narratifs ou abstraits qui font la promotion de la vie sur un libéralisme mortifère. Il fonctionne comme des signes autonomes destinés à soi comme à l'autre " pour vivre mieux en horizon ouvert".
Sa générosité expressive fait aussi de Madouba un muraliste onirique, un sculpteur généreux, un fixeur sous verre de talent, ou un poète avec une écriture gracieuse poussant son authenticité à se faire humanitaire ou consultant culturel.
Sa création est l'émanation vivante qui doit circuler, vivre, respirer ailleurs pour communiquer sa vitalité.
Martine Sabourault, journaliste française, L Sobo Badè, 25 mars 2015.
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