MON CHER PETIT
Enveloppé de mille espoirs
Ils se réveillent, frivoles talibés.
Vêtu de loques dépenaillés
Tu ramasses ton drap déchiqueté
Tu prends ton alouwé
Enfant du daraa, germe de l'innocence
Ta doctrine est celle de la vie.
Tu prends ton pot et tu vas
A la quête de la pittance journalière.
Que t'arrivera - t - il, lumière des prémices,
Dans les allées où charient les insolites munis de sacrifices ?
Tu flânes dans l'océan des dangers
En déclamant les litanies sacrées
De quoi subvenir aux besoins du marabout
Pieux soit - il, ce n'est point un sujet tabou
Mais, qu'il faudrait soutenir
Car dans mon souvenir
Je prie pour toi au soir de mes clairs de lune.
Va dans la paix du monde
La paix de la ronde
La paix d'ici, la paix d'ailleurs.
Madouba - mars 2008
LE LUMINAIRE
De mon énergie je m'inscris en toi
De ma présence je me complète en toi
Quand l'As nous mis ensemble
Autour de l'étoile de David.
De l'amour dans ta première calebasse
Pour me tenir dans la clairière le soir venu.
De la nourriture dans ta seconde extase
Qui me roule dans les vagues de la mer.
A l'orée de ton sourire, je me régale de cette lumière
Qui émane de ta troisième annonciation.
Ouvre les portes afin de libérer les papillons
Longtemps cloîtrés dans les milieux occultes
Qui jurent et se morfondent de ce qui est advenu
Qui sèment des grains de vies de joies
Pour une destinée intelligente.
Que brille ton luminaire dans les coeurs sincères
De ce jour d'un moment éternel
Guidant vers la source qui ne tarit pas....
Madouba - janvier 2015
Les piliers de dialambane
LES PILIERS DE DIALAMBANE
Au creuset des civilisations authentiques
Bienveillantes et consentantes
Glissant dans le temps depuis les mondes millénaires
Flamboie ce pouls apaisé au conditionnel.
Les piliers de Dialambane, terre mère
Qui soutiennent mon souffle, air du Dièri
Ravive l' âtre, et de ces flammes crépitantes
Coulaient des eaux sous les effluves de beautés élancées.
Dans le champs orangé, charmeur suspendu à l' horizon
Houlay Mari porte son vase de lait pour les bergers
Ces dompteurs de foule de cornes
Ayant bu l' eau de la source.
Les innocentes ailes versicolores s'envolent et flanent
Chants de colibris, trésor enfoui, empreinte de l'espace
Tel le rappel de l'aube et son enfant sagace
Pour que se lève un jour nouveau d'une nation universelle......
MADOUBA - février 2015
Madouba nous séduit par ses couleurs et ses formes
Madouba se tourne donc vers les artistes et les collectionneurs ou toute bonne volonté ou instance culturelle, avec lesquels il rêve à marée haute de créer des événements culturels in situ ou à l'étranger. Avec pour expérience réussie l'organisation de deux Off de la Biennale d'art contemporain de Dakar dans l'enceinte de Sobo-Badè , ou un partage d'expérience avec le footballeur d'envergure internationale Lilian Thuram et son association "Avoir 20 Ans", et bien d'autres associations basées à l'étranger.
Poussé par son énergie communicative, Madouba compte bien rééditer d'autres affiches avec des noms d'artistes sonnants forts pour dire et convaincre les hautes instances culturelles de l'Etat que les artistes sont nombreux au Sénégal mais déprotégés. Il rêve de lois appliquées comme la récente harmonisation des droits d'auteurs et des droits voisins qui leur permettraient d'argumenter en leur faveur. Il souhaite surtout que l'art s'oriente vers l'émancipation perçue comme le moment où la collectivité des créateurs de tous ordres élabore elle-même le rituel de sa propre exposition pour assurer la visibilité du collectif.
Si ce plaidoyer "de l'art pour l'art " n'est pas neuf, il dit combien Madouba est conscient de sa passion de l’art en général, de l’éducation et du développement durable.
Martine SABOURAULT ( journaliste française ).
L Sobo-Badè, Toubab Dialaw, le 25 mars 2015
Madouba , ou la peinture à bras le cœur 7 avril 2015, 15:08
Si l'on veut bien rentrer dans la toile, sans frapper à la porte de son auteur pour lui demander son avis, on a l'impression que chaque bruit du monde retient son attention. Madouba, tout animiste soit-il, parce qu'en Afrique cette complicité avec les éléments fait partie de son ADN, interpelle les outrageants de sa planète.
Lui qui prône amour, harmonie, partage et conception poétique de l'existence, s'en fait ses crédos indispensables à l' épanouissement.
L'art, depuis qu'il a quitté l'enseignement en 2012, lui sert de mode d'expression engagé sur le chemin de l'équilibre.
Il se rappelle tout simplement que tout petit déjà, grâce à son père, il balbutiait avec des crayons de couleurs pour laisser le geste extérioriser ce qu'il avait empiler comme commentaires de sa prime conscience de l'Autre.
Il suivit des cours d’arts plastiques au collège et compléta, de 2006 à 2008, sa formation pendant les différents workshops pratiqués avec des artistes internationaux dans l'enceinte de l'espace Sobo Badè, à Toubab Dialaw. Depuis lors, il déchiffre les différentes forces qui traversent l'univers en général et agitent le Sénégal en particulier.
A 38 ans, sa connaissance esthétique est large. Tout comme un instrument de musique, un pinceau est à ses yeux un sésame efficace pour s'épargner le divan d'un psychanalyste. C'est sans doute là la grande force des Africains, ces grands communicants de l'intimité
invisible et impalpable.
A bien y regarder, le style de Madouba est, en grande partie, marqué par le caractère symbolique et imaginaire de ses remarques qui affichent une belle modernité. L'émergence de sa peinture est d'un heureux effet. Son mouvement esthétique navigue entre des motifs narratifs ou abstraits qui font la promotion de la vie sur un libéralisme mortifère. Il fonctionne comme des signes autonomes destinés à soi comme à l'autre " pour vivre mieux en horizon ouvert".
Sa générosité expressive fait aussi de Madouba un muraliste onirique, un sculpteur généreux, un fixeur sous verre de talent, ou un poète avec une écriture gracieuse poussant son authenticité à se faire humanitaire ou consultant culturel.
Sa création est l'émanation vivante qui doit circuler, vivre, respirer ailleurs pour communiquer sa vitalité.
Martine Sabourault, journaliste française, L Sobo Badè, 25 mars 2015.